Ilhan Omar
USA | Hier, aux Etats-Unis, avaient lieu les élections de mi-mandat de 2018. Plusieurs candidats aux profils atypiques ont été élus. C’est notamment le cas de la candidate d’origine palestinienne, Rashida Tlaib, représentante du Parti démocrate à Détroit dans le Michigan.
Tous les deux ans, les Etats-Unis renouvellent leur Congrès, c’est-à-dire leur pouvoir législatif. Celui-ci est composé de deux chambres : celles des représentants (House of Representatives) et le Sénat (Senat). Il est en charge de créer les lois, mais aussi de voter le budget ou encore de démettre le président dans le cas d’une procédure particulière nommée impeachment.
Les élections de la chambre des représentants ont lieu tous les 2 ans pour l’ensemble des 435 sièges, et pour un tiers des 100 sièges du Sénat. Le président étant en fonction pour une durée de 4 ans, les élections du Congrès ont lieu à la moitié de son mandat ; Ce qui leur vaut le nom de mid-term elections. Si elles sont très importantes c’est parce qu’elles peuvent empêcher l’action de la présidence et bloquer le programme de celle-ci.
En effet, il est assez commun qu’au cours de ce type d’élection, le parti du président, actuellement le Parti républicain, perde des sièges à la faveur du parti opposé, le Parti démocrate. Cette année, les démocrates ont eu le dessus dans la chambre des représentants, alors que les républicains l’ont emporté au Sénat.
L’une des particularités de cette année est un nombre très important de femmes, si bien que l’on parle déjà de « vague rose ». En ce qui concerne la Chambre des représentants, près de 100 élues sur 435 sont des femmes, un record même s’il est encore éloigné de la parité. On trouve parmi celles-ci, les premières femmes Amérindiennes au Congrès, Ilhan Omar, réfugiée somalienne, élue dans le Minnesota,
de Sharice Davids dans le Kansas
et Deb Haaland au Nouveau-Mexique,
ou encore Alexandria Ocazio-Cortez élue dans une circonscription new-yorkaise et d’origine hispanique. Cette dernière est la plus jeune femme jamais élue au Congrès à l’âge de 29 ans.
Parmi les candidates qui se sont distinguées, il y a aussi Rashida Tlaib. Cette avocate est née à Détroit dans le Michigan. Berceau du rap américain et porteuse d’une culture urbaine brillante, Détroit est aussi l’une des villes les plus pauvres des États-Unis au point qu’elle ait fait faillite en 2011.
Les parents de Rashida Tlaib sont d’origine palestinienne. Cela fait d’elle la première femme d’origine palestinienne élue au Congrès. Un aspect de sa personnalité important à ses yeux, car si elle n’entend pas représenter uniquement cette communauté, cela lui permet de comprendre l’ensemble des communautés traitées comme minoritaires aux Etats-Unis et ainsi de les défendre. D’ailleurs, ce sont surtout ses positions politiques extrêmement progressistes qui la différencie dans le paysage politique étasunien. Son programme met notamment en avant l’accès à l’éducation et la santé qu’elle prône au travers de la couverture médicale universelle. Elle s’engage aussi pour l’augmentation du salaire moyen, ainsi que pour des politiques migratoires, et sur les frontières, plus ouvertes. Elle s’était aussi fait remarquer en 2016 durant la campagne électorale de Donald Trump en apostrophant celui-ci sur les inégalités de genre… Avec pour résultat de se faire sortir violemment par les forces de sécurité.
En conclusion, ces élections de mi-mandat ont donné la voix à des Etats-Unis plurielles et diverses dont les interactions avec le pouvoir exécutif, celui du président, sont à suivre de près.
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