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J’ai oublié de grandir, interview de Serge Bloch

Découvrez le dessinateur derrière les univers captivants de « Max et Lili », « Samsam » et « Zouk la sorcière », des livres qui ont enchanté de nombreux jeunes lecteurs.  Serge Bloch, auteur et dessinateur renommé de ces séries sera à Beyrouth, dans le cadre de la journée, « Rendez-vous des enfants », organisée par l’institut français du Liban le Samedi 24 Février 2024.  Il répond à nos questions, partage ses expériences et sa vision lors d’une interview exclusive avec Yomkom.

Vous avez une manière unique de raconter des histoires à travers vos livres illustrés, en adoptant souvent le point de vue des enfants. Pouvez-vous nous expliquer votre processus créatif pour vous mettre dans la peau d’un enfant et comment vous vous assurez que vos histoires résonnent avec ce jeune public ?

C’est peut-être que j’ai oublié de grandir. Ce qui est sûr, c’est que je ne fais pas une grande différence entre un adulte et un enfant, en tout cas pour ce qui est de le prendre au sérieux. Je pense que les enfants sont assez libres de comprendre sans a priori. ils sont moins sujet aux modes que les adultes. Parler aux enfants, c’est assez simple, je n’utilise pas de recettes. Je n’ai pas de secret. J’ai un sens assez naturel de la communication. Comme Obélix dans le chaudron de potion magique, je suis tombé dedans quand j’étais petit.

Les livres de la série « Max et Lili » abordent souvent des sujets délicats, tels que l’alcool, la drogue et le zizi. Pourquoi est-il important d’aborder ces thèmes dans les livres pour enfants? 

Les sujets des livres de Max et Lili sont choisis par Dominique De Saint Mars avec l’éditeur bien sûr. Moi je les dessine. Ce n’est pas moi qui décide du sujet même si Dominique me demande ce que j’en pense. Je suis d’accord avec elle la plupart du temps. Les sujets qu’elle propose sont importants pour les enfants. Il est important de parler même des sujets difficiles pour aider les enfants, à se défendre, à comprendre, et à ne pas tomber dans les pièges que la vie peut leur poser.

En abordant ces sujets délicats dans les livres « Max et Lili », avez-vous rencontré des critiques ou des réactions négatives ? Et comment gérez-vous ces critiques ? 

Bien sûr, on a été souvent critiqué parfois à raison parfois à tort. C’est important d’accepter les critiques. Mais c’est beaucoup plus important d’être assez courageux et d’affronter les interdits en respectant profondément, généreusement, amicalement la sensibilité du lecteur. En plus comme nous avons plus de 130 titres dans la collection une œuvre donc assez pléthorique si on s’attarde sur un détail, une page, on peut trouver à y redire. Mais je suis confiant sur la qualité de ce qu’on a fait, et le service que nous nous avons rendu aux enfants, aux parents, aux enseignants. C’est en tout cas ce que nous renvoie les lecteurs.

Et la meilleure preuve est l’intérêt que cette collection a. Des lecteurs par millions…

que dire de plus.

Dans vos propres livres, vous abordez souvent des thèmes profonds tels que l’amitié, la tolérance et la différence. Pouvez-vous nous parler de l’importance de ces sujets dans votre travail d’écriture et d’illustration, et pensez-vous que ces sujets résonnent encore avec le jeune public ? 

Dans mes livres, j’aime bien sûr amuser, faire rire et je trouve que c’est très important de te faire rire. Mais je parle aussi de sujets sérieux. L’amour, la mort, la guerre. C’est peut-être à cause de mon histoire familiale. Je suis né un peu après la seconde guerre mondiale, ma famille, vivant à la frontière entre l’Allemagne et la France, a été particulièrement touchée par cette guerre. Donc, on a une sensibilité particulière à ces sujets.

Je vais répéter un peu ce que j’ai déjà dit à propos de Max et Lili. Les livres ça aide à réfléchir, ça aide à comprendre, ça aide à accepter, à dépasser. C’est donc important d’aborder ce genre de sujets. Je suis sûr que les enfants le pensent aussi.

Quel sujet ou  thème particulier abordé dans les livres « Max et Lili » a contribué à leur succès et à leur impact auprès des jeunes lecteurs ?

Le succès de Max et Lili ne vient pas d’un sujet particulier. Dominique dit souvent que c’est une encyclopédie de la vie. Ce qui fait le succès, c’est que ça parle de la vraie vie des enfants, de leur joie, de leurs peines, de leurs plaisirs, de leurs amis, de leurs fâcheries, de leur colère, bref de toutes les facettes de la vie. Ils se reconnaissent dans ces deux petits personnages qui sont comme eux qui leur parlent, le succès vient de là.

Pouvez-vous nous raconter une anecdote amusante ou intéressante sur la création de l’un des livres de la série Max et Lili ?

Une petite anecdote,

Un jour, je dédicaçais dans un salon du livre. Deux jeunes filles s’approchent pour que je leur signe leurs livres. Elles me tendent deux albums de Max et Lili et je leur demande si elles les connaissent. Elles m’ont répondu : « non, on les connaît pas, mais on connaît les livres »,

joli hommage, comme s’ils étaient vraiment vivants.

On adore !

Le samedi 24 février 2024 une journée d’activités, d’ateliers, de films, projections de cinéma, des ateliers de dessin et de bande dessinée, des contes musicaux, des séances de jeux de société, un grand atelier animé par Serge Bloch, et une finale en musique avec une boom disco pour les plus petits, . Aux coté de Serge Bloch, le collectif Mazza,  le bar à jeux « On board », et le groupe Blue Beirut Kids seront présents pour animer cette journée,  où l’Institut français du Liban organise une journée spécialement dédiée aux 7 à 77 ans.

 

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